Ambiance festive de troisième mi-temps au Winger, brasserie du quartier de la gare Matabiau à Toulouse, où les opposants à l’A69 ont pris l’habitude de se réunir après les audiences du tribunal administratif, à deux pas de là. Ce jeudi 27 février, après que la justice a décidé d’annuler l’autorisation du chantier de l’autoroute, Alice Terrasse a pris place sur la banquette de l’arrière-salle, entourée des porte-parole des différentes associations et collectifs qui luttent depuis des années contre le projet. «Les arguments des pro- autoroute ont été balayés», explique l’avocate historique de France Nature Environnement pour résumer les 24 pages du jugement rendu public à la mi-journée. Les noms des élus politiques locaux favorables à l’A69, de droite comme de gauche, sont copieusement hués par la foule qui s’entasse dans ce petit bar servant aussi de repère aux militants de LFI et du Nouveau Front Populaire lors des soirées électorales.
Thomas Digard, porte-parole du collectif La Voie est libre, affiche un grand sourire mais exprime aussi une certaine lassitude : «Ce n’est pas normal d’attendre deux ans dans une démocratie.» Ce solide chef d’entreprise barbu a une pensée «pour toutes les personnes expropriées en souffrance». A ses cotés,