Par-delà les rangées de milliers de tombes grises, le regard éternellement figé dans la même direction, une brèche perce le mur d’enceinte du cimetière Saint-Claude, sur les hauteurs de Besançon (Doubs). Eric Boussard, gestionnaire municipal de celui-ci, pénètre dans la parcelle attenante : «Pour l’instant, c’est de la forêt en friche, mais dans un an environ, une fois les travaux d’extension terminés, ce sera un carré écologique qui couvrira un dixième de la surface du cimetière.»
«On a hérité de cimetières très minéraux et de méthodes d’inhumation polluantes. En construisant une parcelle spécifique, étudiée pour minimiser l’impact écologique de nos obsèques, on donne une alternative à nos citoyens», explique Elise Aebischer, adjointe à la mairie de Besançon en charge du projet. Il faut dire que la mort pollue. En France, d’après une étude menée par les services funéraires de la ville de Paris, un enterrement émet 833 kilos de CO2 dans l’atmosphère, soit presque autant qu’un aller-retour Paris-New York en avion. En cause : le choix de la sépulture – caveau et monument sont souvent fab