Des grappes de raisin mort-nées gisent sur le sol. Des feuilles naissantes virevoltent au vent. Ce jeudi 2 mai, au lendemain d’orages violents qui ont traversé une vingtaine de départements français, la pluie battante a remplacé les grêlons, gros comme des noix. Le Chablis, vignoble de renommée internationale, pleure ses parcelles de vin, abîmées.
Sur une terre gorgée d’eau nichée en hauteur de la commune de La Chapelle-Vaupelteigne, à quelques encablures de Chablis, Romain Bouchard progresse dans la boue. Dans sa parcelle, le viticulteur de 48 ans ramasse une grappe au sol ici et là. «Il n’y a vraiment rien à sauver», lâche-t-il, avant de jeter la relique au loin et de reprendre son parcours. Les 33 hectares de chardonnay qu’il cultive avec son frère ont subi de plein fouet les orages et vents violents de la veille. «Tout a été ravagé. Sur certaines parcelles, c’est 60 % de vignes touchées. Mais dans certains coins, comme ici, on table sur du 100 %. C’est la désolation, le pire du pire. Tout notre travail de cette année est réduit à zéro», déplore le gérant du Domaine de l’enclos. Il rep