Président Renew de la commission environnement du Parlement européen, Pascal Canfin dénonce la proposition de Bruxelles de reconduire jusqu’en 2033 l’autorisation du glyphosate. Il appelle la Commission à «proposer une solution plus équilibrée» en s’inspirant de «l’expérience française». Après avoir prôné l’interdiction du désherbant au plan national en 2017, Emmanuel Macron s’était ravisé en 2019 face à «l’absence d’alternatives» dans certains cas.
La Commission européenne veut réautoriser, non pas pour cinq mais pour dix ans, l’usage du glyphosate. Pourquoi jugez-vous cette proposition inacceptable ?
Elle ne tient pas compte de la complexité de l’analyse scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA). Dans l’avis remis en juillet à la Commission, l’AESA a estimé qu’en l’état actuel des données, le glyphosate n’est pas jugé suffisamment dangereux pour être interdit – contrairement à d’autres substances, comme le S-métolachlore que l’on est en train de proscrire. Mais, et c’est le second message de l’avis, l’AESA signale aussi de nombreuses «zones grises», notamment sur l’impact sur la biodiversité. Rap