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Transparence

Pays d’origine : dès mars, toutes les viandes vont devoir montrer patte blanche

Alimentationdossier
Avec la parution d’un nouveau décret, il sera bientôt possible de savoir d’où vient la viande que l’on consomme au restaurant ou dans les cantines. Une façon de pousser à faire le choix du produit français.
Dans le pavillon des viandes au marché de Rungis, en mars 2008 (photo d'illustration). (Aurélien Faidy/Divergence)
publié le 27 janvier 2022 à 11h39

(Enfin) un peu plus de transparence dans la filière viande. A compter du 1er mars, l’origine de toutes les viandes servies hors domicile, de la cantine scolaire aux restaurants, devra obligatoirement être mentionnée, selon un décret paru ce jeudi au Journal officiel.

Cet étiquetage, déjà imposé depuis 2002 au bœuf depuis l’épisode de la vache folle, s’élargit aux viandes de volaille, d’ovin, de porc et de caprin. Concrètement, le pays d’origine et celui d’élevage devront être clairement indiqués aux consommateurs. Il faudra aussi mentionner s’il s’agit de viande fraîche, réfrigérée, congelée ou surgelée. Et ce, dans les restaurants, les cantines scolaires et d’entreprises, et même dans les hôpitaux.

Annoncée depuis de longs mois par le gouvernement, cette nouvelle mesure s’inscrit dans la loi relative à la transparence de l’information sur les produits agricoles et alimentaires de juin 2020. Elle s’applique ainsi aux viandes achetées crues par les restaurateurs mais pas aux viandes achetées déjà préparées ou cuisinées.

«La moitié de la viande est importée»

Le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie indiquait en septembre que quelques semaines seraient laissées aux professionnels pour s’adapter à cette nouvelle réglementation, ce qui explique l’entrée en vigueur au mois de mars.

Il affirme par ailleurs répondre à une demande légitime des citoyens pour une meilleure traçabilité de la viande et à «une prise de conscience que la nutrition a un impact très fort sur la santé».

Le ministre se dit convaincu que cette obligation d’étiquetage va affecter le comportement des consommateurs. «Quand le blanc de poulet sera affiché ‘‘brésilien’’ ou ‘‘ukrainien’’, cela va faire bouger les comportements», déclarait-il en janvier à l’Assemblée nationale, assurant vouloir privilégier les produits français. Tout en rappelant qu’actuellement, «la moitié de la viande est importée» en restauration collective. Et jusqu’à 60 % de la volaille.