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Libération
Défenseurs de l'environnement

Au Pérou, un militant écologiste assassiné en Amazonie

Hipolito Quispehuaman a été tué samedi 26 juillet dans la région de Madre de Dios, en représailles au travail qu’il effectuait dans cette zone particulièrement riche en biodiversité.
Le militant écologiste Hipolito Quispehuaman. (Capture d'écran /Facebook)
publié le 28 juillet 2025 à 14h59

Un militant écologiste a été abattu dans la région amazonienne de Madre de Dios, au Pérou, surnommée la «capitale de la biodiversité», ont annoncé ce dimanche 27 juillet les autorités.

Hipolito Quispehuaman a été tué samedi soir alors qu’il conduisait un véhicule de transport de marchandises sur un tronçon de la route interocéanique dans le secteur de Santa Rosa, selon la justice. Cet homme était membre du comité de gestion de la réserve nationale de Tambopata.

«L’hypothèse préliminaire retenue par le bureau du procureur est que ce meurtre aurait été commis en représailles au travail de défense qu’il effectuait», a déclaré à la presse la procureure locale, Karen Torres, qui a ouvert une enquête. «Je demande justice pour la mort de mon frère, ce genre de chose ne peut pas arriver», a réagi de son côté Angel Quispehuaman à la presse.

Le coordinateur national des droits humains (CNDDHH) du pays a «condamné le meurtre et exigé que l’Etat péruvien prenne des mesures urgentes et efficaces pour protéger la vie et le travail des défenseurs des droits de l’homme». «Plus de morts ! Ça suffit les assassinats !» a également écrit cette instance sur le réseau social X, qui estime que «malgré cette situation grave», le Mécanisme intersectoriel pour la protection des défenseurs des droits de l’homme du ministère de la Justice «manque encore de budget et de personnel suffisants, ce qui limite sa capacité à répondre aux menaces». Le ministère s’est pour sa part engagé sur X à «travailler à la défense des victimes, afin que ce crime ne reste pas impuni».

54 morts au Pérou depuis 2012

En juillet 2024, le militant environnemental indigène Mariano Isacama avait été assassiné dans la région amazonienne d’Ucayali (à près de 500 kilomètres à l’est de Lima, la capitale). Les attaques contre les défenseurs de l’environnement se sont multipliées ces dernières années dans les régions amazoniennes du Pérou, où la présence des autorités nationales est rare.

Les peuples indigènes sont confrontés à la présence de trafiquants de drogue et à l’exploitation minière illégale qui entraîne une déforestation de l’Amazonie. Selon l’ONG Global Witness, au moins 54 défenseurs de l’environnement ont été tués au Pérou depuis 2012, dont plus de la moitié étaient des membres des peuples indigènes.