La régie municipale chargée de l’eau à Paris a porté plainte contre X ce vendredi 28 mars pour pollution de son réseau d’eau potable aux polluants éternels (ou PFAS) afin d’établir l’origine de cette contamination et faire appliquer le principe de «pollueur-payeur». En janvier, l’UFC-Que choisir et l’ONG Générations Futures avaient relevé la présence d’acide trifluoroacétique (TFA), un PFAS non réglementé, dans l’eau de nombreuses communes de France, dont le Xe arrondissement de Paris. La teneur de ce PFAS reste en dessous des normes retenues.
«Le combat ne fait que commencer contre les responsables de ce scandale sanitaire. Les industriels devront répondre de leurs actes devant les tribunaux», a déclaré la maire de Paris, Anne Hidalgo, dans un communiqué de la régie Eau de Paris, qui a déposé plainte au tribunal judiciaire de Paris à la demande de l’édile socialiste. «L’Etat doit tout mettre en œuvre afin que les fabricants de ces substances prennent en charge la dépollution au nom du principe pollueur-payeur. Ce n’est pas aux usagers de payer la facture», affirme Anne Hidalgo.
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«Mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités»
Ce surcoût, évalué à «plusieurs dizaines de millions d’euros, ne doit pas être supporté par les usagers, ni les collectivités, ni les opérateurs d’eau potable», abonde Dan Lert, le président d’Eau de Paris. «L’eau potable distribuée à Paris est 100 % conforme aux normes sanitaires. Elle va le rester en 2026 grâce aux traitements qu’on a mis en place et aux actions de protection de la ressource menées depuis de nombreuses années», a souligné Dan Lert, également adjoint à la maire en charge de la transition écologique, de l’eau et de l’énergie. La régie publique a cependant détecté la présence d’un PFAS non réglementé dans son réseau d’adduction, le TFA, «qui n’est pas intégré au contrôle sanitaire», selon lui.
Le dépôt de plainte «est aussi un moyen de mettre les autorités nationales face à leurs responsabilités, que ce soit dans la prévention des pollutions futures, pour que la situation actuelle ne perdure pas ou dans la réparation des dommages causés et des coûts qui sont engendrés», a-t-il poursuivi, jugeant que l’Etat n’était «pas à la hauteur».