Après les 50 sites industriels sommés de se décarboner, voici les 50 usines priées d’économiser l’eau. Les industries les plus gourmandes en or bleu se sont engagées à en réduire leur utilisation de «plus de 10 %» avant 2030 et «davantage au-delà», annonce ce vendredi 22 mars le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu.
En tout, ces 51 sites implantés partout en France «représentent à eux seuls 25 % de la consommation d’eau de toute l’industrie française», a expliqué le ministre sur France 2.
Parmi les acteurs visés par ce plan figurent plusieurs sites du géant de l’acier ArcelorMittal, un de Coca-Cola, un de Danone ou encore un du constructeur de matériaux Saint-Gobain, selon une carte diffusée par le ministère de la Transition écologique. La chimie et l’agroalimentaire représentent plus de la moitié des sites concernés et correspondent à 87 % des économies d’eau attendues.
Les critères de sélection combinent trois facteurs : ce sont des industries fortement consommatrices d’eau, installées en zone de tension hydrique, avec un potentiel d’économie en eau.
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En août 2023, le gouvernement avait listé les 12 premiers sites à accompagner pour leur permettre une gestion plus sobre de la ressource. Le plan eau, lancé fin mars 2023 par le gouvernement, prévoyait également la réparation des réseaux des 171 communes qui perdent plus de 50 % de leur eau dans des fuites, une initiative estimée à 180 millions d’euros par an. Un an plus tard, Christophe Béchu s’est félicité que le problème a été «réglé» pour 93 d’entre elles.
Malgré tout, Intercommunalités de France a dévoilé mercredi qu’au total, 198 collectivités, la plupart situées en zone de montagne, affichent encore un taux de fuite de leur réseau d’eau potable supérieur ou égal à 50 %. En France, le taux de fuite dans le réseau de distribution est de l’ordre de 20 %.
Interrogé par ailleurs sur son soutien ou non à de nouvelles «mégabassines», Christophe Béchu a réfuté ce terme avant de déclarer que la France avait «besoin de davantage de retenues (d’eau)», notamment dans les montagnes, même s’il fallait regarder «projet par projet» pour identifier «ceux sur lesquels il y a matière à accélérer et ceux sur lesquels il peut y avoir des débats».