De Strasbourg, Kayna Aiada, 33 ans, garde le souvenir d’un air vicié et qui, lors des pics de pollution, la forçait à rester chez elle. Parfois jusqu’à deux ou trois jours, les volets fermés. «J’étais incapable de faire quoi que ce soit. Dormir la nuit était impossible», se souvient la jeune femme. Au milieu des gazouillis de leur bébé de six mois, Kayna et son compagnon échangent des regards rassurés. Le couple de trentenaires s’est installé en début d’année dans la petite commune de Hangenbieten, à quinze minutes de Strasbourg. «Ici, on respire mieux, on boit de l’eau pure», affirme le père de famille. Asthmatique de naissance, Kayna a toujours suivi un traitement spécifique à base de médicaments et de Ventolin. Mais il y a une dizaine d’années, cette hôtesse de l’air fait le lien entre son état qui s’aggrave et les pics de pollution, réguliers en été comme hiver dans la métropole alsacienne. «Je me suis renseignée et j’ai compris que malgré l’étiquette de ville verte collée à Strasbourg, la pollution y était importante avec le trafic et les industries», explique-t-elle.
Coincée entre les Vosges et la Forêt Noire, la situation géographique particulière en «cuvette» de la ville favorise la stagnation des nuages de pollution au-dessus de l’agglomération de 275 000 habitants. Selon un rapport d’AirVisual publié en 2019, Strasbourg était classé neuvième parmi les communes les plus polluées de France. Avec l’important trafic routier et la pollution industrie