Comment réaménager d’anciennes friches industrielles en les intégrant à un plan d’urbanisme résilient, tout en composant avec l’appétit gargantuesque des promoteurs immobiliers ? C’est le casse-tête auquel sont confrontées de plus en plus de municipalités, notamment celles des grandes villes tombées dans l’escarcelle des maires écologistes. Principale difficulté, ces terrains, ultra-convoités, car perçus comme une solution à la crise du foncier, sont généralement abandonnés depuis des décennies et souvent exposés à une forte contamination des sols et de l’eau, en lien avec leur ancienne activité.
A Bordeaux se joue une bataille symbolique de ces enjeux politiques, environnementaux et sociétaux, dont les échos résonnent bien au-delà de la Gironde. Un collectif de riverains de la rive droite, installé dans le quartier Bastide-Niel, l’a appris à ses dépens. Il estime courir un risque sanitaire et craint une dévaluation des maisons en raison d’un chantier voisin – le projet Home, un ensemble de 119 logements, avec des locaux commerciaux et associatifs. Selon nos informations, il a ainsi déposé au tribunal judiciaire de Bordeaux, mercredi 17 janvier 2024, une plainte au pénal contre le promoteur immobilier Marignan et contre X, pour «violation des prescriptions relatives aux autorisations d’urbanisme» et «poursuite de travaux malgré un ordre d’interruption ou une suspension de l’autorisation d’urbanisme» émanant d’une décision de justice. Les plaignants dénoncent not