Sur les quais de Bordeaux, entre l’indomptable Garonne et les façades du XVIIIe siècle, un petit groupe de badauds s’agglutine contre la barrière qui le sépare du fleuve. Il est à peine 11 heures, ce mercredi 9 octobre, et parmi eux Martine, une retraitée, presse le pas. Elle veut montrer à son petit-fils, Jules, 3 ans, «l’arrivée d’un gros bateau» dans le centre-ville. L’un des derniers de la saison des croisiéristes, qui s’étend d’avril à fin octobre. Les yeux écarquillés, le duo fixe au loin le pont Chaban-Delmas, édifice levant qui culmine à 77 mètres. Le géant d’acier, de béton et de verre s’apprête à laisser entrer dans le port de la Lune le World Voyager, un paquebot sous pavillon portugais, 120 mètres de long pour 20 mètres de large. Pour lui, toute la circulation est interrompue sur le pont pendant une heure. Téléphone portable à la main, trois touristes bretons immortalisent la scène en face de l’hôtel de la Bourse maritime et de la place des Quinconces. «On n’imaginait pas que des bateaux de cette taille pouvaient venir jusqu’ici», commentent-ils. Un joggeur s’interroge : «Interdire les véhicules avec une vignette Crit’Air 3 et autoriser ces paquebots polluants ? Ça n’a aucun sens.» U
Pollution
A Bordeaux, la croisade du maire écologiste contre les paquebots en centre-ville fait des remous
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Un bateau de croisière amarré sur la Garonne devant l’ancienne Bourse du commerce de Bordeaux, le 5 septembre 2023. (Danièle Schneider/Saif Images)
publié le 17 octobre 2024 à 17h20
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