Côtes souillées et état d’urgence déclaré. La marée noire affectant Trinité-et-Tobago après le naufrage d’un navire non identifié n’est toujours «pas sous contrôle», et ce alors que l’archipel des Caraïbes vit les premières heures de sa saison touristique liée au carnaval. Une catastrophe écologique et économique, donc. «Le nettoyage et la réhabilitation ne pourront commencer que lorsque la situation sera sous contrôle. Pour l’instant, elle ne l’est pas», a déclaré lors d’un point presse dimanche 11 février le Premier ministre, Keith Rowley.
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Des plongeurs continuent d’essayer de boucher la fuite du navire, un bateau sans pavillon de 100 mètres de long, toujours non identifié, nommé Gulfstream. Aucun appel d’urgence n’a été envoyé par l’équipage le jour du naufrage. Il n’y règne d’ailleurs aucun signe de vie, selon l’Agence de gestion des catastrophes de Tobago… Initialement, il était censé transporter du sable et du bois. Le bateau, qui a chaviré au large du parc écoindustriel de Cove, au sud de Tobago, a été emporté par les courants vers le rivage.
«Seule la quille est visible»
Depuis jeudi, des centaines de volontaires s’activent pour tenter de contenir la progression de la tache épaisse d’hydrocarbure, mais cela ne suffit pas. Environ 15 km de côtes sont touchées sur Tobago, l’une des deux îles de ce pays pétrolier caribéen de 1,4 million d’habitants, proche du Venezuela. En plus d’affecter l’écosystème local, la marée noire menace aussi des recettes touristiques vitales. Trinité-et-Tobago s’apprête à accueillir des milliers de touristes pour la saison du carnaval. Or de nombreux complexes touristiques et hôtels de Tobago, comme le Magdalena Grand, sont touchés.
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Le gouvernement a donc lancé un appel pour que davantage de personnes se joignent aux volontaires. Les autorités ont aussi demandé aux touristes de ne pas s’approcher des zones contaminées. Des barrages ont été déployés sur environ 15 kilomètres pour permettre l’arrivée des bateaux jusqu’au port de Scarborough, la capitale de Tobago.
«Nous ne sommes pas parvenus à identifier le navire par son nom […] ni par son numéro d’enregistrement», a indiqué durant la presse le secrétaire en chef de la Chambre de l’Assemblée de Tobago (THA), Farley Augustine. «Nous ne savons pas à qui appartient ce bateau. Nous n’avons aucune idée de là d’où il venait, pas plus que nous savons ce qu’il contient, a insisté Keith Rowley, sans exclure que l’embarcation ait pu servir à des trafics. Nous ne savons pas si c’est un cargo, un pétrolier ou une barge car seule la quille est visible et ses éléments physiques permettant de l’identifier sont sous l’eau, à un endroit inaccessible pour l’instant.»