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Cartographie

Carte de la pollution aux Pfas : le gouvernement met en ligne les résultats de 2,3 millions d’analyses de l’eau

Le ministère de la Transition écologique a publié le 31 juillet une carte de ces composantes toxiques.
Le gouvernement a publié 2,3 millions de résultats d'analyse d'eau en France, portant sur la présence de PFAS, le 31 juillet 2025. (Romain Costaseca/Hans Lucas)
publié le 1er août 2025 à 10h44

Y a-t-il des polluants éternels (Pfas) dans la rivière de votre village, ou à votre robinet ? Les résultats de 2,3 millions d’analyses portant sur la présence des PFAS dans l’eau sont désormais librement consultables sur une carte en ligne, a annoncé jeudi 31 juillet le ministère de la Transition écologique.

Ce document «permettra ainsi aux citoyens de connaître les niveaux de présence de Pfas près de chez eux, et aux élus de mettre en place les actions de prévention adéquates» détaille la ministre Agnès Pannier-Runacher dans une interview au Parisien. La plateforme permet notamment d’accéder à une carte de surveillance des Pfas dans les eaux souterraines, de surface ou distribuées au robinet, ainsi que dans les sites industriels. Cette publication fait suite à un plan d’action annoncé par le gouvernement en avril 2024.

Des substances difficiles à éliminer

Les Pfas, pour substances per- et polyfluoroalkylées, dits «polluants éternels», peuvent avoir des effets délétères sur la santé humaine : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, etc. Ils sont massivement utilisés dans l’industrie depuis le milieu du XXe siècle, par exemple pour fabriquer des poêles antiadhésives, des vêtements imperméables ou des cosmétiques.

Aujourd’hui, «200 sites industriels concentrent 99 % des rejets de Pfas dans l’eau» détaille Agnès Pannier-Runacher dans le Parisien. Ceux-ci sont extrêmement difficiles à éliminer une fois présents dans l’eau ou les sols. Leur présence conduit parfois à interdire la consommation d’eau du robinet, comme récemment dans certaines communes de la Meuse et des Ardennes après la détection de taux anormaux.

Une potentielle interdiction en 2026

Le gouvernement a aussi annoncé «le lancement à venir d’une consultation du public sur deux projets de décrets». L’un concerne l’interdiction des Pfas dans des objets de la vie courante (farts pour ski, textiles et cosmétiques) et l’autre l’adoption d’une trajectoire de réduction des émissions industrielles de Pfas. Ces textes feront suite à la loi promulguée en février 2025.

«Ces projets de décrets précisent le champ de l’interdiction de ces produits à partir du 1er janvier 2026, ainsi que la trajectoire de réduction des rejets industriels de Pfas d’ici 2030», a souligné la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, citée dans le communiqué. «L’objectif est de réduire la présence des Pfas dans l’environnement et de réduire notre exposition directe à ces produits dans notre quotidien», assure-t-elle.