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Interview

Chlordécone aux Antilles : «Il y a enfin une reconnaissance du malheur de nos territoires et de la responsabilité de l’Etat français»

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Les députés ont voté jeudi 29 février à l’unanimité une proposition de loi établissant la responsabilité de la France dans les ravages qu’a fait le pesticide en Guadeloupe et Martinique. Un premier pas important pour Elie Califer, le député socialiste porteur du texte.
Cela fait des années que des associations militent pour obtenir «vérité et réparation» pour les victimes du chlordécone, comme ici en octobre 2023 à Fort-de-France, en Martinique. (Thomas Thurar/AFP)
publié le 1er mars 2024 à 12h44

Mettre, enfin, dans la loi française l’Etat face à ses responsabilités. Jeudi 29 janvier, le Parti socialiste a profité de sa niche parlementaire pour soumettre au vote des députés une proposition de loi prévoyant que la «République française [reconnaisse] sa responsabilité dans les préjudices sanitaires, moraux, écologiques et économiques» causés par l’utilisation du chlordécone en Martinique et en Guadeloupe jusqu’en 1993. Classé «cancérogène possible» par l’OMS dès 1979, ce pesticide serait responsable d’une explosion des cancers de la prostate aux Antilles où plus de 90 % de la population adulte est contaminée, selon Santé publique France.

La proposition de loi a été votée à l’unanimité des 101 votants jeudi, les groupes de la majorité s’étant abstenus. Il doit désormais poursuivre son chemin parlementaire au Sénat. Rapporteur du texte, le député PS de Guadeloupe, Elie Califer, explique à Libé ce que représenterait l’adoption d’une telle loi et le chemin qu’il reste encore à parcourir pour que les victimes soient pleinement prises en compte et indemnisées.

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