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Interview

Contamination au chlordécone : «Nous n’avons pas de solution miracle pour dépolluer l’environnement»

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Le plan chlordécone IV qui court jusqu’en 2027 doit permettre de trouver des réponses à la contamination massive des Antilles par le pesticide. Sa coordinatrice Edwige Duclay dresse un premier état des lieux.
Un producteur engagé zéro chlordécone au marché des mornes de Baillif, en Guadeloupe, le 7 mars. (Sandrine Gueymard/Hans Lucas pour Libération)
publié le 11 mars 2025 à 7h09

Il y a quatre ans, en février 2021, l’Etat français lançait son quatrième plan chlordécone. Le but affiché était d’établir une stratégie sur la période courant jusqu’en 2027 pour «protéger la population antillaise», massivement empoisonnée par ce pesticide utilisé jusqu’en 1993 dans les bananeraies de Guadeloupe et Martinique. Plus de 90 % des habitants ont encore du chlordécone dans le sang, selon Santé publique France. Et dans les deux îles, les maladies se multiplient, surtout les cancers de la prostate. Défiance de la population, actions concrètes, travail restant à faire… A mi-parcours du plan chlordécone IV, l’ingénieure agronome martiniquaise Edwige Duclay, qui pilote celui-ci, tire un premier bilan.

Depuis 2008, les plans chlordécone se sont succédé, sans progrès flagrants. Peut-on s’attendre à des changements significatifs avec ce plan IV ?

Oui. Il reste du chemin à parcourir, mais il y a de nouvelles impulsions et mesures. J’occupe un poste qui n’existait pas avant. Je dirige une équipe d’environ 150 personnes entièrement dédiée à cette mission. Et les groupes de travail lancés en 2008 abo