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Interview

Contamination par des bactéries ou des polluants : «Il faut tester toutes les eaux en bouteille et rendre les résultats publics»

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L'eau, une ressource essentielle et menacéedossier
Alors que le géant de l’agroalimentaire Nestlé est sur la sellette après la révélation d’une alerte sanitaire sur certains de ses produits, le professeur en santé publique et environnementale et spécialiste des micropolluants Yves Lévi estime que les autorités devraient pratiquer des tests sur les eaux minérales naturelles et sur les eaux de source.
Le processus de fabrication des bouteilles peut entraîner la présence de microplastiques dans l'eau. (Jean-christophe Verhaegen/AFP Cr/Photononstop)
publié le 7 avril 2024 à 12h39

Sous pression après les révélations de France Info et du Monde qui ont relayé une alerte des autorités sanitaires concernant la qualité de ses eaux en bouteille, Nestlé se défend, vendredi 5 avril, dans un entretien à l’Agence France Presse. Le géant suisse de l’agroalimentaire déclare qu’il a «intensifié la surveillance» de ses forages français. «Chaque bouteille qui sort de nos sites peut être bue par les consommateurs en toute sécurité», assure Muriel Lienau, la présidente de Nestlé France, propriétaire notamment des marques Vittel, Contrex, Hépar ou Perrier. Selon elle, les contrôles de la qualité ont été «renforcés», avec désormais «plus de 1 500 paramètres» analysés chaque jour.

Spécialiste des risques sanitaires et environnementaux liés aux micropolluants organiques dans l’eau, Yves Lévi, professeur émérite en santé publique et environnementale à l’université Paris-Saclay, appelle dans Libération à une campagne immédiate d’analyses indépendante des eaux en bouteille.

Faut-il avoir des doutes sur la qualité des eaux en bouteille ?

Il ne s’agit pas de doutes ! Comme l’a montré un rapport d’inspection de l’Inspection générale des affaires sociales, c’est certain, des pratiques illégales ont été mises au jour dans des usines dont celles de Nestlé à la suite de la dénonciation d’un salarié : des eaux en bouteille, dont la consommation relève, en France, du confort ou du luxe, ont été traitées en cachette, or c’est contraire à la réglementation. Ensuite, sentant