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Méditerranée

Crainte de marée noire sur les côtes tunisiennes après le naufrage d’un pétrolier

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Un bateau a sombré ce samedi matin dans les eaux tunisiennes, entraînant avec lui les 750 tonnes de gazole présentes à bord. S’il n’y a pour le moment pas de fuite, les autorités sont en alerte pour prévenir les risques de pollution.
Photo d'illustration. Dans le golfe de Gabès, en 2017. (AFP)
publié le 16 avril 2022 à 14h50

Une catastrophe environnementale sera-t-elle évitée en Méditerranée ? Un pétrolier transportant 750 tonnes de gazole a fait naufrage ce samedi dans le golfe de Gabès, sur la côte sud-est de la Tunisie. «Le navire a coulé ce matin dans les eaux territoriales tunisiennes. Pour le moment, il n’y a pas de fuite», a assuré un porte-parole du tribunal de Gabès. Selon ce porte-parole, Mohamed Karray, une «commission de prévention des catastrophes va se réunir dans les prochaines heures pour décider des mesures à prendre».

La ministre de l’Environnement, Leila Chikhaoui, est «en route» pour évaluer la situation après le naufrage et prendra «les décisions préventives nécessaires en coordination avec les autorités régionales», selon un communiqué de son ministère. Le risque de marée noire plane. Les autorités ont actionné «le plan national d’urgence de prévention des pollutions marines avec l’objectif de maîtriser la situation et d’éviter la propagation de polluants».

Equipage évacué

Le pétrolier Xelo, de 58 mètres de long sur 9 mètres de large, selon le site Vesseltracker, et battant pavillon de la Guinée-Equatoriale, était parti d’Egypte pour rejoindre Malte. Pour se mettre à l’abri face à de mauvaises conditions météorologiques, le navire avait demandé à entrer dans les eaux territoriales tunisiennes vendredi soir.

Alors qu’il se trouvait à environ 7 km des côtes du golfe de Gabès, le pétrolier a commencé à prendre l’eau, selon le ministère. Elle s’est infiltrée dans la salle des machines, montant jusqu’à près de deux mètres de hauteur. Les autorités tunisiennes ont alors évacué l’équipage de sept personnes se trouvant à bord du navire en détresse.

Selon le porte-parole du tribunal, les membres d’équipage, composé d’un capitaine géorgien, de quatre Turcs et de deux Azerbaïdjanais, ont été brièvement «hospitalisés pour des contrôles et sont hébergés dans un hôtel».

Importante zone de pêche

Les ministères de la Défense, de l’Intérieur, des Transports, ainsi que les douanes s’emploient à éviter «une catastrophe environnementale marine dans la région et à limiter ses répercussions», a assuré le ministère de l’Environnement. Quand le navire n’avait pas encore coulé, le ministère avait décrit la situation du navire comme étant «alarmante» mais «sous contrôle».

La région de Gabès est traditionnellement une importante zone de pêche mais elle a souffert ces dernières années, selon plusieurs ONG, d’épisodes de pollution. Ceux-ci sont dus aux industries de transformation de phosphate qui y sont installées et à la présence d’un oléoduc y acheminant le pétrole du Sud tunisien.

Le dernier accident maritime concernant la Tunisie date d’octobre 2018, quand un navire roulier tunisien L’Ulysse était entré en collision avec un porte-conteneurs chypriote CLS Virginia à 28 km au large du Cap Corse, en France. A l’époque, une nappe de 600 tonnes de fioul de propulsion s’était échappée du porte-conteneurs chypriote, qui avait nécessité l’intervention de navires français, italiens et de l’agence européenne de la mer pour limiter la pollution marine.