Au lendemain de l’enquête de Libération sur les décharges illégales de Nestlé Waters à Vittel, le géant de l’eau minérale est contraint de jouer la transparence. Dans Vosges Matin jeudi, le directeur de la production de Nestlé, David Vivier, reconnaît d’abord que neuf décharges se trouvent sur le territoire. Cinq sont des décharges à ciel ouvert pour lesquelles «la solution serait rapide à mettre en œuvre pour les assainir». Quatre sont des sites enfouis, à They-sous-Montfort, Saint-Ouen-lès-Parey, Contrexéville et Crainvilliers, sur lesquels la végétation a repoussé. Nestlé assure «vouloir assumer financièrement l’intégralité de l’assainissement» de ces collines de bouteilles plastique.
«Premiers résultats début septembre»
Ces sites étaient, dans les années 90, «des solutions industrielles de l’époque», justifie David Vivier. La direction actuelle dit avoir «hérité» du problème. Comme l’a révélé Libération, Nestlé a discrètement tenté de faire le ménage suite aux premiers signalements, en 2014. La mission a été interrompue dès que la face visible a été ôtée, sans que la multinationale ne juge utile de s’attaquer à la partie immergée de l’iceberg. Nestlé promettait alors de s’occuper du problème, qui représente un risque de pollution de la nappe phréatique qui remplit ses bouteilles d’eau estampillées Vittel, Contrex et Hépar.
Nestlé n’aurait recommencé à s’intéresser au problème qu’à partir de 2019. Depuis deux ans, la société Seureca, une filiale de Veolia experte dans les stratégies de gestion des déchets, effectue des analyses et des mesures. «Pour They-sous-Montfort, plus de 4 000 paramètres sur la nature du sol et du sous-sol ont été passés au crible», écrit Vosges Matin. «Nous présenterons ses premiers résultats début septembre aux services de l’Etat et aux élus», promet David Vivier, première étape d’un plan d’action tant attendu. Des solutions seront ensuite – et enfin – proposées. Le géant de l’agroalimentaire avait déjà été épinglé en 2019 pour des rejets polluants dans une rivière des Ardennes.