Un scandale sanitaire peut en cacher un autre. Celui de la Dépakine, du laboratoire Sanofi, est loin d’avoir livré tous ses secrets. Ce médicament antiépileptique a provoqué depuis sa commercialisation dans les années 60 des malformations chez 2 150 à 4 100 enfants et des troubles neurodéveloppementaux auprès de 16 600 à 30 400 enfants de mères traitées pendant leur grossesse. Utile pour les malades (il figure sur la liste des médicaments essentiels établie par l’Organisation mondiale de la santé), mais dangereux pour les bébés, il a été proscrit en 2018 pour les femmes enceintes. Et les familles de victimes luttent encore pour obtenir réparation. A l’image de la lanceuse d’alerte Marine Martin, fondatrice de l’Apesac, l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant, qui a obtenu près de 285 000 euros d’indemnités lundi 9 septembre. Dans un des volets civils de l’affaire, le tribunal judiciaire de Paris a en effet déclaré Sanofi – qui a annoncé vouloir faire appel – «responsable d’un défaut d’information des risques malformatifs et neurodéveloppementaux de la Dépakine», un produit qu’il «savait défectueux» et qu’il vendait malgré tout.
Mais les victimes de la Dépakine n’ont pas encore été toutes décomptées, et l’ensemble des responsabilités établies. A commencer par celle de Sanofi, à l’usine de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques, «spécialisée dans la production de principes actifs dans les troubles du système nerveu