De loin, ça ressemble à une immense verrue en béton qui pousse au bord d’une plage sur l’île de Paros, en Grèce. En se rapprochant, l’œil perçoit un imposant complexe de bâtiments en cours de construction. Plantés en espalier, ces squelettes grisâtres qui s’enchevêtrent les uns dans les autres dominent la plage Marcello, son sable fin et les eaux cristallines de l’Egée. Idyllique… ou pas. L’hôtel cinq étoiles qui doit ouvrir ici prochainement mobilise contre lui. Dimanche 14 juillet, quelques centaines de Pariens ont manifesté dans ce lieu-dit, Krios, contre ce projet déjà bien avancé. «S’il y a mécontentement, c’est parce que l’hôtel est en train de sortir de terre et qu’il est très dur de s’imaginer ce que ça rendra à la fin, démine Giorgos Nikitidis, l’ingénieur en charge des travaux, pour rassurer d’emblée sur le rendu final. Il s’intégrera parfaitement dans le paysage et sera respectueux de l’environnement.» Mais du côté des îliens, doute, stupeur et tremblement sont de mise.
«Cette plage, située dans un cadre magnifique, est la plus populaire de l’île, rappelle Nicolas Stefanou, habitant ici à l’année. La construction d’un hôtel grand luxe, avec 50 chambres et 50 piscines, dénature le lieu.» Également pilier du Mouvement des citoyens de Paros, il s’était battu l’an dernier contre la