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Libération
Papier carbone

Face à l’inflation des prix, l’impression systématique du ticket de caisse fait de la résistance

Issue de la loi «anti-gaspillage», la disparition du ticket de caisse qui devait être effective au 1er janvier est finalement décalée au 1er avril. Le gouvernement explique ce report par l’inflation et l’importance du petit bout de papier pour de nombreux Français.
(Mathieu Thomasset/Hans Lucas.AFP)
publié le 15 décembre 2022 à 9h42

Fin des emballages à usage unique, disparition du ticket de caisse… Pour lutter contre le gaspillage, le gouvernement prévoyait une batterie de nouvelles mesures qui devait entrer en vigueur le 1er janvier 2023. Mais, dixit le gouvernement, l’inflation aura eu raison d’au moins un de ces engagements: la fin de l’impression systématique des tickets de caisse entrera finalement en vigueur le 1er avril, selon un décret d’application publié ce jeudi au Journal officiel.

«Le contexte explique cette décision, a fait valoir Olivia Grégoire, ministre déléguée notamment au Commerce. Des remontées des distributeurs comme des associations de consommateurs indiquent que le ticket de caisse reste pour de très nombreux Français un élément important de vérification des prix des produits achetés, face à l’inflation».

Le ticket de caisse n’était pas le seul bout de papier concerné par la mesure. Les tickets de carte bancaire, les tickets émis par des automates, les bons d’achat et tickets promotionnels ou de réduction ne seront plus systématiquement imprimés. Objectif : lutter contre le gaspillage de papier, 30 milliards de tickets de caisse et facturettes de carte bancaire étant imprimés chaque année en France. Leur petite taille les rendant d’ailleurs «difficiles à collecter et à recycler».

La forte inflation, notamment sur les prix en grande surface, aurait rendu plus fréquente la consultation du ticket de caisse par les consommateurs. Il leur permet de «suivre leurs dépenses du quotidien», comme le rappelaient de nombreuses associations de consommateurs. Douze des quinze associations membres de l’organisme paritaire consultatif qu’est le Conseil national de la consommation, avaient même publié un rare communiqué commun pour réclamer que l’impression du ticket de caisse soit «systématiquement proposée» au consommateur.

«On ne revient pas» sur la fin de l’impression systématique du ticket de caisse, «la mesure reste importante pour accélérer la transition écologique», répond-on au cabinet d’Olivia Grégoire. Le fait de décaler l’entrée en vigueur de la mesure permettra de «communiquer sur le fait que le consommateur pourra bien obtenir son ticket de caisse s’il le souhaite» et s’il en fait la demande au commerçant. Une preuve importante en cas de doute sur l’addition finale.