C’est une pièce supplémentaire dans l’acte d’accusation contre les biocarburants, bien moins vertueux que ne le suggère leur nom. Dans un rapport européen que Libération a pu consulter en exclusivité, l’ONG Transport & Environnement assure que ces substituts aux carburants fossiles constituent «un gâchis pour la planète». Pour cela, un chiffre choc est mis en avant : si tout le colza ou les betteraves à sucre nécessaires à la production de ces alternatives au diesel ou à l’essence consommés en Europe y était produites (importations comprises donc), cela occuperait 9,6 millions d’hectares de terres. «Nous avons décidé de compter autrement pour mieux faire réfléchir les décideurs et les opinions publiques. Cela correspond à une superficie plus grande que celle d’une île comme l’Irlande», image Maik Marahrens, responsable du dossier au siège bruxellois de l’organisation. A l’échelle de la France, cela représenterait environ 2,5 millions d’hectares, soit l’équivalent d’un peu plus de deux fois la taille du département de la Gironde.
L’ONG soutient que les biocarburants font obstacle à l’atténuation du changement climatique et qu’ils ne devraient pas entrer dans la catégorie des énergies renouvelables. «Il n’y a que sur le papier qu’ils contribuent à limiter les émissions de gaz à effet de serre, à cause d’un