«Un dossier d’importance capitale pour la région du Chablais.» Dans sa lettre adressée à un Michel Barnier fraîchement nommé Premier ministre, la sénatrice haut-savoyarde Sylviane Noël (Les Républicains) veut alerter son «ami» sur un enjeu crucial pour son territoire. Un hôpital ? Une école ? Non, une autoroute. Bien moins médiatisée que son pendant toulousain, l’A69, cette bande de bitume baptisée A412 bénéficierait «d’un soutien unanime des élus locaux et des acteurs économiques du secteur», vante l’élue de la Chambre haute. Ce n’est pas ce que disent ses détracteurs, réunis ce mercredi 2 octobre sur l’hypothétique tracé de cette autoroute, qu’ils combattent depuis trois décennies.
Qu’est-ce que l’autoroute A412 ?
L’autoroute du Chablais, ou transchablaisienne, est un projet de liaison payante entre Machilly, une commune limitrophe du canton de Genève (Suisse), et Thonon-les-Bains, sous-préfecture de la Haute-Savoie située aux abords du lac Léman. Cette infrastructure en 2x2 voies, d’environ 16 kilomètres, a été déclarée d’utilité publique le 24 décembre 2019 après cinq années d’enquête publique et autres études d’impact. Elle a pour objectif de désengorger les centres-villes des communes qu’elle longera, fortement embouteillées aux heures de pointe. Mais à l’heure actuelle, aucune dalle de béton n’a été coulée, ni un seul