A quelques mètres de la cour d’école maternelle, des tas de terre et une route coupée symbolisent la bataille perdue après plusieurs années de lutte. Dans le quartier Pleyel, à Saint-Denis, un échangeur autoroutier va être agrandi. Il alimente l’A86, axe gravé dans le paysage de la ville depuis une quarantaine d’années. Au lieu des trois bretelles d’entrée et de sortie actuelles destinées aux voitures, la future pieuvre en comportera cinq. Le groupe scolaire Pleyel-Anatole-France se retrouvera cerné par les tentacules, dont un qui débouchera à l’angle de l’école maternelle.
Les travaux ont débuté l’année dernière et Hamid Ouïdir n’en revient toujours pas. «On enclave 600 enfants âgés de 3 à 12 ans dans une circulation infernale. Ce projet va les asphyxier», s’insurge ce représentant local de la Fédération des conseils de parents d’élèves de Seine-Saint-Denis (FCPE 93) et père de deux élèves de l’école.
En ce mois de janvier, quelques riverains opposés au projet répondent toujours présent pour faire visiter le quartier, «désabusés mais pas désespérés». Pétition, propositions de projets alternatifs, recours en justice et actions devant l’école n’ont pas permis de trouver une solution satisfaisante à leurs yeux. «Pourtant on se déplace, on répond aux enquêtes publiques, on prend sur notre temps, on a assisté à tout leur théâtre», s’agace Marc Poulbot, habitant proche de l’autoroute et dont l’arrière-grand-père a été directeur de l’école. Le petit groupe campe