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Plas-toc

Le compostage des plastiques «biodégradables» déconseillé aux particuliers

La dégradation de ces déchets plastiques «n’est pas garantie» dans les composteurs domestiques ou collectifs, et «peut présenter un risque pour l’être humain comme l’environnement», alerte l’Anses.
Les matières plastiques, y compris celles qualifiées de «biodégradables» ou «compostables», doivent être exclues des composteurs domestiques et collectifs, recommande l'Anses. (Anchiy/Getty Images)
publié le 29 novembre 2022 à 11h48

Leur nom, et la com qui va avec, pouvaient rassurer les millions de Français (plus d’un sur trois) qui compostent leurs déchets ménagers. «Biosourcés», «biodégradables» ou «biosourcés», les emballages ou sacs plastiques rejoignent souvent épluchures, marc de café ou sachets de thé en décomposition. Pourtant, «il n’est pas garanti» qu’ils se dégradent «totalement» dans les composteurs domestiques ou partagés, signale ce mardi l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).

Plus question donc de jeter ces plastiques dans le composteur du quartier, ou d’épandre son terreau chargé de leurs résidus dans son potager, en raison du risque de «contamination» par divers polymères «monomères résiduels» ou additifs. L’Anses précise que leur composition exacte «n’est que partiellement connue», et que ses experts n’ont pas pu «identifier toutes les substances présentes dans ces matériaux et susceptibles de se retrouver in fine dans le compost». Précaution oblige, selon l’agence, leur compostage doit donc être réalisé par les filières industrielles spécialisées, et les normes rendues plus lisibles et contraignantes.

La mise en garde survient alors que, depuis lundi et jusqu’au 2 décembre, les représentants de 200 Etats sont réunis en Uruguay, en vue d’établir le premier traité mondial de lutte contre la pollution plastique. Chaque année, 8,8 millions de tonnes de ces déchets échouent dans l’océan, soit l’équivalent d’un camion poubelle déversé par minute. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), la quantité de plastique dans les océans a augmenté de 50 % au cours des cinq dernières années, et des experts prédisent qu’elle pourrait tripler d’ici à 2040.