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Analyse

Fraude sur les eaux minérales : la commission d’enquête du Sénat dénonce les petits secrets de l’Etat

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Après six mois de travail, les parlementaires révèlent qu’un rapport de l’Agence régionale de santé a été caviardé à l’initiative de Nestlé, afin notamment d’édulcorer la pollution de ses eaux.
Ce lundi 19 avril 2025, lors de la conférence de presse de la commission d’enquête sur les pratiques des industriels de l’eau en bouteille au Sénat. (Albert Facelly/Libération)
publié le 19 mai 2025 à 12h10
(mis à jour le 19 mai 2025 à 19h18)

Comment devenir une star des réseaux sociaux sans le vouloir ? La PDG de Nestlé Waters, Muriel Lienau, l’a appris à ses dépens. Son audition de près de deux heures, le 19 mars 2025, devant la commission d’enquête sénatoriale sur la qualité des eaux en bouteille, a été regardée à plus de 500 000 reprises. Pas vraiment pour ce qu’elle déclare, mais plutôt pour l’obstination avec laquelle elle évite les questions fâcheuses qui lui sont posées par les sénateurs.

Convoquée pour s’expliquer sur les traitements non autorisés pratiqués sur les eaux minérales Perrier, ou encore Vittel, Hépar, Contrex, elle a refusé de répondre au rapporteur qui lui demande à plusieurs reprises : «Quelles sont les personnes au sein de Nestlé Waters au courant de l’utilisation de traitements illégaux» sur les eaux minérales naturelles ? «Mme Lieneau est présidente directrice générale et elle n‘est au courant de rien», a commenté avec une certaine modération au regard de l’agacement de ses collègues, le président de la commission et sénateur LR du Gard, Laurent Burgoa.

Durant six mois, cette commission a entendu 120 personnes sur les raisons pour lesquelles des producteurs d’eau minérale naturelle tels que Nestlé, mais aussi le groupe Alma (Châteldon, St-Yorre), ont pu commercialiser des eaux dont les traitements au charbon actif, aux rayons UV ou à l’aide de filtres extrêmement fins étaient interdits par la loi. Dans leur rapport, les parlementaires pointent «l’inversion de la relation e