En ligne, les Français consomment plus, mais ils consomment aussi mieux – ou ils essaient. Selon les résultats du Baromètre du numérique 2023, réalisé par l’Autorité de régulation des communications électroniques (Arcep) et publiés ce mardi, les équipements numériques continuent de se diffuser au sein de la population française, qui se dit toutefois attentive à son empreinte environnementale numérique.
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Chez les détenteurs de smartphones, 85 % déclarent l’utiliser pour naviguer sur internet (+3 points par rapport à 2022), 80 % pour envoyer des messages grâce aux applications proposant ce service (+1 point) et 73 % pour téléphoner via des applications (+4 points). Sans surprise, les services de communications textuelles et vocales sont massivement adoptés par les plus jeunes générations, avec 94 % des 12-17 ans déclarant utiliser des services de messagerie instantanée. Mais, parmi les évolutions importantes dans les pratiques de ces dernières années, on compte aussi près de 60 % des plus de 70 ans qui déclarent naviguer sur internet à partir de leur mobile, contre moins de 20 % en 2017. Et, pour la première fois, le taux d’équipement en smartphone n’augmente pas, en se stabilisant à un niveau élevé : 87 % des Français déclarent en posséder, précise l’étude réalisée auprès de 4 267 personnes de 12 ans et plus, interrogées par téléphone et en ligne.
En 2023, les foyers disposant d’une connexion internet fixe comptaient en moyenne plus de 10 écrans, soit environ 300 millions d’équipements numériques en France métropolitaine, dont près d’un quart n’est pas utilisé, pointe l’étude. Les équipements numériques plus récents continuent pourtant à se diffuser, avec 37 % des personnes interrogées possédant au moins un objet connecté (domotique, électronique, santé, sécurité) et 29 % une enceinte connectée (+2 points par rapport à 2022).
Le reconditionnement, un geste prioritaire en matière environnementale
Ces usages s’associent toutefois de plus en plus à une conscience écologique propre à ces enjeux, puisque 80 % des personnes interrogées en ligne disent accomplir au moins une action pour réduire leur empreinte environnementale numérique. Ainsi, 75 % des Français interrogés cherchent à réduire leur impact en augmentant la durée de vie de leurs équipements numériques ou en limitant leur nombre : une mesure jugée importante et bienvenue par l’Arcep. 77 % des personnes interrogées limitent la consommation électrique liée à l’utilisation de leurs équipements, et 42 % annoncent trier leurs mails parmi leurs comportements écologiques, des initiatives jugées cette fois plus limitées dans leurs répercussions écologiques.
Plus problématique, l’achat de smartphones reconditionnés n’est pas cité comme une pratique majeure pour réduire l’empreinte environnementale, avec seulement 13 % des personnes interrogées jugeant utile de privilégier l’achat de ce genre d’appareils. «Paradoxalement, s’il y a bien un geste prioritaire en matière environnementale dans le domaine du numérique, c’est le reconditionnement et l’achat de terminaux recyclés car ce sont les terminaux qui sont la source majeure de l’impact environnemental du numérique», a souligné un responsable de l’Arcep lors d’une conférence de presse.