Elles sont jolies, elles brillent, mais elles polluent. Et d’ici quelques jours, elles seront interdites dans l’Union européenne. Les paillettes, à l’instar d’autres microplastiques ajoutés intentionnellement par les industriels dans leurs produits, cosmétiques ou non, vont être progressivement bannies du commerce par la Commission européenne. Après plus de six ans de travaux et de négociations, l’institution a adopté le 25 septembre de nouvelles règles en ce sens. Elle espère ainsi éviter «le rejet dans l’environnement d’environ un demi-million de tonnes de microplastiques», soit toutes les particules de polymères synthétiques de moins de 5 mm, organiques, insolubles et résistants à la dégradation.
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Conséquence directe : les paillettes libres et les cosmétiques contenant des microbilles plastiques (soins exfoliants, gommages…) vont être les premiers à disparaître des rayons, dès le 16 octobre, soit vingt jours après l’adoption du nouveau règlement européen. Pour les autres produits contenant des microplastiques, les entreprises auront plusieurs années pour adapter leurs recettes et trouver des alternatives non polluantes. Les produits cosmétiques «à rincer» (gels douche, peelings) ont quatre ans pour évoluer, les détergents et produits d’entretiens, eux, bénéficient d’un délai de cinq ans. La tolérance est encore plus grande (huit ans) pour les granulés de remplissage des terrains de sport artificiels ou pour les cosmétiques de type maquillage, rouge à lèvres et vernis à ongles (douze ans de répit).
Ruée sur les paillettes en Allemagne
Pour le commissaire européen à l’Environnement, le Lituanien Virginijus Sinkevicius, cette interdiction «répond à une préoccupation majeure pour l’environnement et la santé des citoyens. Les microplastiques sont présents dans les mers, les rivières et sur terre, ainsi que dans l’alimentation et l’eau potable». Son collègue au Marché intérieur, Thierry Breton appuie, lui, une décision qui «contribue à la transition écologique des industries de l’UE et promeut des produits innovants sans microplastiques» : «Les citoyens de l’UE auront [ainsi] accès à des produits plus sûrs et plus durables.»
Mais que les fans de paillettes ne soient pas trop tristes, des solutions durables existent : certaines marques de cosmétiques commercialisent déjà des alternatives biodégradables et inoffensives pour l’environnement. Inutile donc de faire comme les Allemands, qui se précipitent ces derniers jours dans les magasins pour refaire leurs stocks, comme le rapporte le Guardian. Derrière cette ruée vers le glam, plusieurs stars de téléréalité outre-Rhin qui ont participé à la publicité de la nouvelle interdiction à venir, pour s’en émouvoir. Sam Dylan, ancien candidat du très regardé Big Brother allemand, a confié au tabloïd Bild être allé acheter 82 paquets de paillettes pour quelque 180 euros. De quoi mettre beaucoup, beaucoup de paillettes dans sa vie.