Ce n’est plus un simple risque de catastrophe environnementale. Suite au naufrage d’un tanker provoquant une marée noire difficile à circonscrire, le gouverneur de la province, Humerlito Dolor, a déclaré que la situation était «en train d’empirer». Les autorités ont ordonné à des milliers de pêcheurs de rester à quai ce vendredi.
La flaque de pétrole s’étend sur 120 kilomètres à environ neuf kilomètres des côtes de l’île Mindoro, au sud de la capitale Manille, a expliqué Ram Temena, un responsable de la gestion des désastres de la province du Mindoro oriental, dans le centre-ouest du pays. Il a ordonné aux 18 000 pêcheurs locaux enregistrés de rester à quai jusqu’à ce qu’il ne soit plus dangereux d’attraper des poissons. Ils recevront en attendant des colis de nourriture. «Cela va avoir un gros impact sur nous», a dit Humerlito Dolor, redoutant des effets négatifs de «long terme».
Inquiétude autour de la vie sous-marine
Les garde-côtes philippins sont toujours à la recherche du Princess Empress, qui a coulé dans une mer démontée mardi au large de la municipalité de Naujan, après avoir eu un souci de moteur. Le tanker transportait 800 000 litres de fioul depuis la province de Bataan, près de Manille, vers la province centrale de Iloilo. Le carburant diesel qui propulsait le bateau et une partie de la cargaison se sont déversés dans la mer, ont indiqué les garde-côtes plus tôt, alimentant les inquiétudes autour de la riche vie sous-marine de la région et des industries qui dépendent des activités maritimes.
Un autre navire a secouru les 20 membres de l’équipage. Le porte-parole des garde-côtes Armando Balilo a expliqué aux médias locaux que la mer agitée avait empêché le déploiement de barrages flottants destinés à empêcher la progression de la nappe toxique. Des produits chimiques ont été utilisés à la place afin de la décomposer. La quantité de diesel et de fioul rejetée dans l’eau n’est pas connue.
La maire de la ville de Pola, Jennifer Cruz, a rapporté que des poissons morts enveloppés de pétrole s’étaient échoués sur le rivage de sa municipalité, qui se trouve juste au sud de Naujan. «Tout notre littoral a été touché par la marée noire, a-t-elle signalé. Plus tôt, on pouvait sentir l’odeur de fioul. C’était comme si on était dans un garage.» Selon elle, des garde-côtes et des volontaires étaient en train de nettoyer la plage dont certains à mains nues et avaient rempli plusieurs barils du produit toxique.