1,1 million de véhicules par jour, même limités à 50 km/h au lieu de 70, ça reste bruyant. Dans un bilan publié mardi 3 décembre, l’association Bruitparif, dédiée à la surveillance des nuisances sonores dans l’agglomération parisienne, a toutefois établi que l’abaissement de la vitesse maximale de 20 km/h sur le périphérique, décidé par la Ville de Paris et entré en vigueur le 1er octobre, avait eu des effets plus évidents qu’escompté.
Positionnés en cinq endroits répartis autour du périphérique, les postes d’observation ont délivré leurs données, corrigées des baisses de températures entre les deux périodes de comparaison (juin et octobre /novembre 2024), qui font «apparaître des diminutions des niveaux de bruit significatives, de l’ordre de 1,9 décibel en moyenne sur 24 heures».
Jusqu’à 3,6 décibels économisés porte de Chatillon
Dans le détail, c’est surtout la nuit que la baisse se fait ressentir : 2,4 décibels de moins en semaine et jusqu’à 2,6 les nuits de week-ends et jours fériés. Les diminutions les plus faibles ont été enregistrées en journée, entre 6 heures et 18 heures, les jours ouvrables, avec 1,4 décibel économisé (1,7 en incluant les week-ends et jours fériés).
L’association a noté une baisse particulièrement sensible au niveau de sa station installée porte de Vincennes, où près de 3,6 décibels ont été économisés entre cinq heures et six heures, jours ouvrables, week-ends et jours fériés confondus. Et c’est porte de Chatillon que la baisse la plus faible a été relevée, avec -0,9 décibel enregistré tous jours confondus entre 14 et 15 heures.
De manière générale, l’association se réjouit d’observer que «la période où la diminution de bruit est la plus forte, à savoir la nuit, est également la période qui est la plus critique pour l’impact sanitaire», en raison d’une plus forte sensibilité au bruit et des effets néfastes de la pollution sonore sur le sommeil des riverains. Bruitparif note toutefois que ces diminutions «restent insuffisantes pour améliorer significativement la qualité de vie des riverains les plus proches du périphérique».
Transformer durablement le périph pour un véritable impact
Les niveaux sonores relevés excèdent en effet largement les valeurs limites réglementaires suggérés pour les riverains. Rue Soulié, dans le XXe arrondissement, à côté de la porte de Bagnolet, le bruit mesuré est supérieur d’environ 6 décibels aux 68 recommandées par l’indicateur Lden, qui représente le niveau de bruit moyen pondéré tout au long de la journée.
Santé
Pour une baisse significative et tendancielle, Bruitparif suggérait surtout de transformer le périphérique au moyen d’enrobés phoniques limitant les nuisances sonores. Des revêtements de chaussées acoustiques prônés par le ministère de Transports et la région Ile-de-France permettant de «gagner cinq à sept décibels», vante Fanny Mietlicki, la directrice de Bruitparif. Le périphérique parisien en est déjà équipé à 50 %, avec au bout du compte, une baisse du bruit estimée entre 2,4 et 4,4 décibels.
Concernant la pollution de l’air, si Airparif - l’équivalent de Bruitparif pour la qualité de l’air - n’a pas encore communiqué de bilan complet, le Bulletin du périphérique, le relevé hebdomadaire mis en place début par la ville de Paris ne montre pas d’évolutions significatives. Les concentrations de dioxyde d’azote et de particules fines sont les seuls indicateurs à demeurer stables par rapport aux mêmes semaines en 2023. Les données sont en revanche en baisse systématique concernant le bruit, donc, mais aussi la vitesse moyenne, les embouteillages et le nombre d’accidents.