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Interview

Pfas : «A moyen terme, une interdiction de ces polluants éternels est inéluctable»

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Le député Les Ecologistes Nicolas Thierry défend ce jeudi à l’Assemblée une proposition de loi visant à faire interdire les usages non essentiels des Pfas, des substances chimiques très persistantes dans le corps humain et la nature.
Des traces de Pfoa, un polluant, ont été retrouvées dans le plan d’eau de Rumilly, en Haute-Savoie. (Bruno Amsellem/Libération)
publié le 4 avril 2024 à 6h12

C’est un député d’opposition en guerre contre «l’exposition subie» aux Pfas, ou polluants éternels, ces substances synthétiques mêlant le carbone et fluor dont le caractère quasi indestructible avait semblé miraculeux à leur création dans les années 40, avant que leur persistance dans le corps humain et la nature soit mise au jour. Ce jeudi, Nicolas Thierry, député Les Ecologistes de Gironde, défend à l’Assemblée nationale, lors de la «niche» dévolue à son parti, une proposition de loi visant à les interdire, alors que leur règlementation à l’échelle européenne pourrait prendre des années.

Pourquoi avez-vous décidé de mettre dans le débat public le sujet de la pollution de nos corps, de l’eau, du sol, de l’air, par les substances chimiques Pfas, surnommées polluants éternels ?

Il y a près de deux ans, un ami biochimiste m’a alerté sur les Pfas, un sujet passé sous les radars. J’ai échangé avec des chercheurs, lu des tas de rapports, des études scientifiques pour pouvoir être crédible sur une matière technique et complexe. Quand le Monde a révélé, en février 2023, une cartographie européenne des sites pollués, ça a été un déclic. Depuis, je me consacre à la lutte contre cette pollution chimique d’une ampleur inédite.

Pourquoi cette affaire, explosive aux Etats-Unis, a-t-elle eu aussi peu de répercussions en France ?

C’est une question qui me hante et à laquelle je n’ai toujours pas de réponse. Là-bas, les polluants éternels agitent le débat public et,