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PFAS : à Rumilly, «il est encore trop tôt pour dire quels seront les coûts» de la dépollution

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Dans la commune de Haute-Savoie, devenue la plus grosse implantation française de Tefal, face à la contamination massive et persistante aux substances perfluorées, les élus locaux disent «avancer pas à pas» pour gérer le désastre environnemental et sanitaire. Un documentaire de «Complément d’enquête» diffusé ce jeudi soir révèle son ampleur et le rôle avéré de l’industriel.
A la base de loisirs de Rumilly (Haute-Savoie), le 29 mars 2024. (Bruno Amsellem/Libération)
par Maïté Darnault, correspondante à Lyon
publié le 16 janvier 2025 à 20h54

Avec son grand plan d’eau et ses pelouses ombragées, ce coin de Haute-Savoie est agréable. Quand il fait chaud, les habitants de ce vallon du massif des Bauges se pressent à la base de loisirs des Pérouses, pour se baigner ou se balader. On trouve ce décor bucolique aux abords de Rumilly. Rebaptisée «Tefal City» ces dernières décennies, la commune de 16 000 habitants est devenue la plus grosse implantation française du groupe SEB et de Tefal, sa profitable filiale.

L’envers de la carte postale est moins joli : avant d’accueillir un lac et un parc, le lieu-dit des Pérouses était un «dépôt» pour les entreprises locales. Une décharge industrielle, où Tefal a déversé en vingt ans près de 30 000 m³ de boues de traitement de ses effluents, directement sur les sols, avec l’autorisation de la mairie. En toute légalité donc, mais sans aucune mesure de protection de la nature. Contribuant ainsi à une pollution massive aux PFAS, ces substances per- et polyfluoroalkylées, appelées «polluants éternels» car ils ne se dégradent pas dans l’environnement. C’est ce que révèlent les journalistes Emilie Rosso et Pierre-Stéphane Fort dans un