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Interview

Pfas : «Les fabricants de ces polluants éternels sèment le doute sur les études publiées»

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Lanceur d’alerte du scandale des Pfas aux Etats-Unis dont l’histoire a inspiré en 2019 le film «Dark Waters», l’avocat Robert Bilott attaque depuis deux décennies les géants de la chimie en justice et appelle la France et l’Europe à réglementer la production et l’utilisation de ces substances.
L'avocat américain Robert Bilott lors d'une audition publique du Sénat et de l'Assemblée de l'Etat de New York sur la qualité et la contamination de l'eau, le 7 septembre 2016 à Albany, aux Etats-Unis. (Michael P. Farrell/Albany Times Union.Getty Images)
publié le 4 avril 2024 à 19h46

C’est le combat d’une vie. Voilà deux décennies que l’avocat américain Robert Bilott est parti en croisade pour alerter sur les ravages des Pfas, des produits qui servent à rendre nos poêles antiadhésives, nos vêtements imperméables ou nos cosmétiques plus résistants à l’eau. Lui sait depuis longtemps que ces molécules synthétiques, surnommées «polluants éternels» en raison de leur persistance dans l’environnement et le corps humain, contaminent tout. Dès qu’on en cherche dans le sol, dans l’eau, l’air ou le sang, on en trouve.

Le bras de fer de Bilott avec le géant américain de l’industrie chimique DuPont, Todd Haynes l’a raconté dans le film Dark Waters en 2019. Tout part d’un éleveur de Virginie-Occidentale dont les vaches se mettent à mourir mystérieusement et se termine par des révélations fracassantes mettant en cause l’entreprise dans ce qui est à ce jour l’un des plus importants scandales environnemental et sanitaire des dernières décennies. Les polluants éternels sont le «poison du siècle», soutient le député Les Ecologistes de Gironde Nicolas Thierry, dont la proposition de l