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Pollution

Poissons qui changent de sexe, baisse de libido des étourneaux, hécatombe de vautours… Comment nos médicaments empoisonnent la faune sauvage

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La biodiversitédossier
Une étude scientifique publiée mercredi 5 juin alerte : il est «urgent» de concevoir des médicaments qui soient moins dangereux pour la biodiversité.
Les chercheurs ont observé que des femelles étourneaux perdaient leur pouvoir de séduction auprès des mâles en raison de la présence de résidus de médicament dans leur alimentation. (Jean Mayet/Biosphoto. AFP)
publié le 7 juin 2024 à 18h45

Poissons mâles devenus femelles à cause de résidus de pilule contraceptive dans l’eau. Perches oubliant de se méfier des prédateurs et femelles étourneaux perdant leur pouvoir de séduction auprès des mâles, tout cela parce que ces animaux ont ingéré des antidépresseurs. Vautours décimés (avec une chute de 97 % de leur population entre 1992 et 2007) en Inde après avoir mangé des carcasses de bétail traité au diclofénac (un anti-inflammatoire), ce qui a provoqué une hausse des cas de rage dans le pays puisque les cadavres ont été dévorés par des chiens faute d’avoir été nettoyés par les oiseaux charognards…

Ces quelques exemples démontrent qu’il est «urgent» de concevoir des médicaments qui soient moins dangereux pour la biodiversité et les services écosystémiques, tout en restant aussi efficaces. Voici, en substance, l’alerte lancée par une trentaine de scientifiques du monde entier (Suède, Australie, Etats-Unis, Royaume-Uni, Canada, Allemagne, Espagne et République tchèque) dans un article publié mercredi 5 juin