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Polluants éternels

Pfas : à Rumilly, la capitale mondiale de la poêle aux mains du bienfaiteur Tefal

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Examinée ce jeudi à l’Assemblée, une proposition de loi pour interdire les Pfas fait l’objet d’un lobbying du groupe SEB. A Rumilly, plus grosse implantation française de sa marque de poêle, il veut financer en partie la station de traitement de l’eau polluée.
Rassemblement de salariés de SEB, dont ceux de l'usine Tefal de Rumilly, mercredi devant l’Assemblée nationale. (Denis Allard/Libération)
par Maïté Darnault, envoyée spéciale à Rumilly (Haute-Savoie)
publié le 3 avril 2024 à 21h05

Il ne reste que quelques places au bout du parking. Sous un barnum blanc, des centaines de cartons ont été savamment agencés : friteuses sans huile, appareils à raclette, batteries de poêles… Une caverne aux merveilles du petit électroménager et des articles culinaires, à prix cassés. Ce vendredi 29 mars, à Rumilly (Haute-Savoie), nombre d’habitants se pressent à la braderie de printemps de Tefal pour remplir leur coffre de paquets rutilants. Mais cette année, la magie consumériste s’est voilée d’une ombre. Mercredi 3 avril, la boutique de déstockage de la marque de la multinationale SEB a «exceptionnellement» fermé, «en raison de la mobilisation de Tefal contre une proposition de loi débattue [jeudi] à l’Assemblée nationale», a annoncé le groupe.

Ce jeudi à l’Assemblée nationale, les députés se penchent sur le texte de l’élu Les Ecologistes Nicolas Thierry, qui vise l’interdiction en 2026 des Pfas, substances chimiques créées par l’homme pour façonner des ustensiles de cuisine, des textiles ou des cosmétiques. Cette initiative fait suite à la révélation en France, depuis deux ans, d’une pollution massive à ces substances per- et polyfluo