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PFAS

Polluants éternels : dans la vallée du Rhône, une étude pour que «les lignes bougent»

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Pour la première fois, une analyse épidémiologique menée par un centre de recherche associatif veut évaluer les conséquences de la pollution massive qui touche près de 200 000 personnes au sud de Lyon.
Durant des décennies, les usines Arkema et Daikin ont diffusé, dans l’eau mais aussi dans l’air et les sols, des quantités astronomiques de PFAS. (Bruno Amsellem/Libération)
publié le 15 février 2024 à 5h45

Ils sont venus car ils «cherchent à comprendre» et veulent «savoir, vraiment». Savoir «comment on en est arrivés là», dit un habitant de Saint-Symphorien-d’Ozon, dans le Rhône. Savoir «si je n’aurais pas dû», glisse un père de deux enfants, qui «ont bu tous leurs biberons à l’eau du robinet». Savoir «ce qu’on fait» : «J’avais des poules, je n’en ai plus puisqu’on me dit que les œufs sont mauvais, et même les légumes du jardin, cette année, je n’ai pas pu les manger», regrette une dame qui vit à Pierre-Bénite.

L’incrédulité et l’inquiétude dominent parmi ces habitants de communes de la vallée de la chimie. Toutes, à des degrés divers, ont été exposées à une pollution massive aux per- et polyfluoroalkylées (PFAS), qui touche au sud de Lyon près de 200 000 personnes. Des ateliers publics viennent de leur être proposés par l’Institut écocitoyen pour la connaissance des pollutions. Ce centre de recherche associatif, spécialiste de santé environnementale, projette de mener la première étude française de biosurveillance humaine sur les PFAS, souvent appelés polluants éternels, chez les riverains des sites industriels. Baptisé Perle (pour «Perfluorés Lyon et environs»), ce projet est conduit en partenariat avec l’agence sanita