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Reportage

«Pollution» contre «emplois» : dans les Côtes-d’Armor, un village fracturé par l’extension d’une mine d’andalousite

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La biodiversitédossier
La commune de Glomel, 1 400 habitants, se déchire sur le projet d’extension de la mine voisine. Certains s’inquiètent des nuisances et des risques de pollutions, d’autres se réjouissent de la pérennisation de leurs emplois. Une marche festive a été organisée par les opposants ce samedi 23 novembre.
Dans la manifestation d'opposants à l'extension de la mine de la multinationale Imerys, ce samedi à Glomel. (Fabrice Picard/Vu.Libération)
publié le 23 novembre 2024 à 19h37

Sous un ciel tempétueux, au cœur des vallons humides des Côtes-d’Armor, environ 200 personnes bravent la pluie battante, armées de pancartes colorées et de Gwenn ha Du, le célèbre drapeau breton. La branche locale des Soulèvements de la Terre a appelé à la mobilisation ce samedi 23 novembre contre le projet d’extension de la mine du coin, à quelques kilomètres de Glomel, petit village de 1 400 habitants.

La lutte déchire la commune entre les anti et les pro-mine. Elle est aussi emblématique des enjeux de l’époque. D’un côté, certains s’inquiètent de la pollution des eaux, des conséquences sanitaires et environnementales ainsi que des nuisances sonores. De l’autre, il y a ceux qui défendent leurs emplois, dans un secteur rural en souffrance.

20 % de la production mondiale d’andalousite

Au bout d’une heure de marche, sous le son des enceintes et de la fanfare, un terril noir se dessine. Ces «verses de stériles», des collines de roche excavées plus courantes dans le nord de la France, atteignent ici une centaine de mètres, détruisant les paysages marécageux typiques du Centre Bretagne. «On voit la mine grandir, les verses de stériles sont impressionnantes, déplore Anna, de la coalition Mines de rien, organisatrice de la mobilisation. Certaines font presque la taille des collines emblématiques du coin.» Car l’emprise de la carrière, «qui a toutes les caractéristiques d’une mine» selon ses détracteurs, s’étend à vue d’œil. «La déformation de nos paysages émeut beaucoup les habitants», souligne Jean