Des résultats «encourageants». Dans un communiqué de presse diffusé ce mercredi 4 septembre, le distributeur d’eau Veolia l’assure : sur les 2 400 points de prélèvements d’eau potable gérés par la multinationale en France, «99 % sont en conformité au regard des normes Pfas, pour substances per- et polyfluoroalkylées». Surnommées polluants éternels, ces molécules extrêmement persistantes sont utilisées dans les ustensiles de cuisine, les vêtements et les meubles, la mousse anti-incendie ou encore les produits d’hygiène corporelle, avant de se retrouver dans notre verre d’eau. Certaines d’entre elles ont des effets délétères sur la santé et sont nombreuses à ne pas avoir encore été étudiées.
En novembre, Veolia a lancé une campagne d’analyse sur la totalité de ses points de production d’eau, desservant plus de 20 millions d’habitants – soit plus d’un tiers de la population française –, «sur la base des seuils de qualité en vigueur». L’entreprise a étudié la présence des 20 Pfas identifiés comme toxiques par l’Union européenne dans une directive publiée en 2020, reprise trois ans plus tard par la France. A ce jour, une limite de qualité de 0,1 µg /L a été fixée pour la somme de ces 20 Pfas dans les eaux destinées à la consommation humaine. «Cette campagne a été effectuée en anticipant l’obligation des autorités sanitaires d’intégrer systématiquement ces paramètres dans leurs contrôles à partir du 1er juillet 2026», précise Veolia.
Mais la menace sanitaire n’est pas pour autant écartée quand on sait que plus de 4 700 de ces molécules se retrouvent dans l’eau du robinet. En Europe, les Pfas sont présents dans les eaux (qu’elles soient de surface, souterraines, potables…), l’air, le sol, les plantes et les organismes terrestres. Début juillet, une campagne de test menée par le réseau d’ONG Pesticide Action Network à l’échelle européenne révélait «des niveaux alarmants de contamination par l’acide trifluoroacétique (TFA) – un autre Pfas». Parmi les 36 échantillons d’eau du robinet prélevés par les ONG dans 11 pays, 94 % contiennent du TFA. La contamination au TFA est connue, pourtant il n’existe actuellement aucune limite légale dans l’UE.
«Plan d’action»
«Les résultats que nous publions nous encouragent à redoubler d’efforts dans la lutte contre les polluants émergents tels que les Pfas. Dans les cas de dépassement des limites de qualité, le rôle de Veolia est d’accompagner la collectivité dans l’information qu’elle effectue auprès de ses usagers sur la qualité de l’eau distribuée, ainsi que dans le plan d’action de retour à la normale», indique le groupe dans son communiqué, sans révéler quels points de prélèvements sont concernés.
Grâce à l’obstination du député écologiste Nicolas Thierry, la question du danger des Pfas pour la santé et l’environnement se faufile dans le débat public. Après l’Assemblée nationale et malgré quelques réserves du gouvernement, le Sénat a adopté fin mai une proposition de loi écologiste pour interdire la vente de cosmétiques ou de vêtements contenant ces polluants éternels, massivement présents dans la vie courante.