Menu
Libération
Progrès

Pollution de l’air : le Conseil d’Etat estime que les mesures de l’Etat ont «porté leurs fruits»

Les seuils acceptables en matière de pollution de l’air à Paris et Lyon sont en passe d’être respectés, souligne le Conseil d’Etat ce vendredi 25 avril, qui n’exigera pas de nouvelle astreinte financière à l’Etat.
Des péniches sur le Rhône à Lyon, le 9 avril 2025. (Matthieu Delaty/Hans Lucas.AFP)
publié le 25 avril 2025 à 16h59

La tendance reste bonne. L’Etat, condamné à plusieurs reprises depuis 2017 pour ses manquements sur la pollution de l’air, a échappé ce vendredi 25 avril à une nouvelle astreinte financière que réclamaient des associations environnementales, le Conseil d’Etat estimant que les mesures prises en la matière «ont porté leurs fruits».

«Plus aucune zone ne dépasse les seuils de pollution aux particules fines (PM10) et le seuil de pollution au dioxyde d’azote (NO2) est quasiment respecté à Lyon et proche de l’être à Paris», écrit dans un communiqué la plus haute juridiction administrative, estimant que «l’Etat a mis en place les actions nécessaires pour améliorer la qualité de l’air en France» et «exécuté (la) décision de justice de 2017 dans sa totalité».

En juillet 2017, le Conseil, saisi par l’ONG Les Amis de la Terre et plusieurs autres associations, avait sommé l’Etat de mettre en œuvre des plans de réduction des niveaux de PM10 (particules fines de moins de 10 microns) et de dioxyde d’azote (NO2, notamment associé au trafic routier) dans treize zones de métropole.

Jugeant les efforts de l’Etat insuffisants, les magistrats l’avaient condamné en 2021 et 2022 à payer trois astreintes de dix millions d’euros par semestre de non-respect de son jugement. Une nouvelle condamnation était intervenue en 2023 à verser deux astreintes, réduites à 5 millions par semestre car seules les agglomérations lyonnaise et parisienne étaient encore défaillantes.

Respect des seuils à Lyon

A Lyon, «seule une station de mesure a présenté une concentration» de dioxyde d’azote «en dépassement, s’établissant à 44 μg /m³ en 2023, mais celle-ci devrait respecter le seuil de 40 μg /m³ en 2024», note le Conseil d’État.

«Si les concentrations relevées ne permettent pas, par elles-mêmes, de regarder la situation comme consolidée de façon certaine, l’Etat justifie que les mesures prises permettront d’assurer dorénavant le respect des seuils dans l’agglomération lyonnaise», résume le communiqué.

Concernant Paris, «trois stations de mesures sont encore en situation de dépassement en 2024» pour le NO2, «deux devraient l’être encore en 2025 et plus aucune en 2026», note encore le Conseil.

Malgré ces dépassements, le Conseil d’Etat estime que sa décision de 2017 est respectée car des mesures «précises et ayant vocation à prolonger la dynamique de réduction» dans la région parisienne ont été prises. Notamment la restriction de circulations depuis le 1er janvier des véhicules Crit’Air 3 et l’adoption en janvier du 4e plan de protection de l’atmosphère d’Ile-de-France, qui prévoit des baisses de vitesses maximales sur certains axes.