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Alerte

Pollution de l’air : les terrains de sport en plein air parisiens surexposés

JO Paris 2024dossier
A dix jours de l’ouverture des Jeux olympiques, l’association Respire pointe dans un rapport les niveaux critiques de particules fines ou de dioxyde d’azote près des terrains de sport ouverts, dépassant les recommandations de l’OMS.
Le collège François Villon et ses terrains de sport, dans le sud de Paris, sont accolés au périphérique. (Aline Morcillo/Hans Lucas via AFP)
publié le 16 juillet 2024 à 17h00

La «très grande majorité» des terrains de sport en plein air parisiens et de banlieue «dépassent les recommandations» de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur la pollution de l’air : c’est l’alerte passée par l’association Respire ce mardi 16 juillet, à dix jours de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris.

«95 % des terrains sont exposés» à des niveaux de pollution en dioxyde d’azote dépassant les recommandations de l’OMS, pointe l’association de lutte contre la pollution atmosphérique dans un rapport. Celle-ci s’appuie sur une carte répertoriant 112 établissements sportifs franciliens, réalisée à partir de données de l’organisme de surveillance de la qualité de l’air en Ile-de-France Airparif.

La «totalité des terrains» sont exposés à des niveaux critiques de particules fines, et les recommandations de l’OMS quant aux particules inférieures à 10 micromètres (PM10) sont dépassées sur «90 % des terrains», ajoute-t-elle.

Quasi exclusivement à proximité du périphérique

Si l’association Respire souligne «une amélioration continue» des taux de polluants aériens dans la capitale depuis 2012, elle appelle néanmoins à la vigilance, dans un «contexte de vagues de chaleur» souvent à l’origine de «pics de pollution à l’ozone».

«Dans le top 10 des sites les plus pollués», qui ont concentré des taux de dioxyde d’azote «trois à quatre fois supérieurs à la recommandation de l’OMS» en 2023, «on constate que ce ne sont quasiment exclusivement que des infrastructures à proximité du périphérique», détaille le rapport.

Une situation inquiétante selon l’association, qui rappelle qu’au cours des JO, du 26 juillet au 11 août, «les athlètes seront accueillis au sein du village olympique de Saint-Denis, situé à proximité immédiate du périphérique et de l’échangeur Pleyel entre l’A86 et l’A1». «Les pics de pollution peuvent empêcher les sportifs d’atteindre des performances de haut niveau en suscitant des crises d’asthme, voire des malaises», avertit-elle.

La pollution de l’air, troisième cause de mortalité en France

Spécialement édifié pour desservir le village olympique «dans une ville considérée comme l’une des plus polluées d’Ile-de-France en 2023», l’échangeur Pleyel conduit «10 000 à 30 000 véhicules par jour» à circuler à proximité d’établissements scolaires, dénonce l’étude.

Au-delà des sportifs, «700 enfants» subissent ainsi une qualité de l’air «particulièrement dégradée dans leurs cours d’écoles», souligne l’association, qui rappelle que «l’exposition chronique à la pollution de l’air est la troisième cause de mortalité en France». Le rapport, qui met en avant la responsabilité des «politiques publiques quant à la qualité de l’air dans la capitale», appelle les collectivités à «cesser la construction d’équipements sportifs à proximité d’axes routiers majeurs».