Sommes-nous entrés de plain-pied dans la «civilisation des toxiques» ? Telle est la crainte du député Les Ecologistes de Gironde Nicolas Thierry qui appelait, ce mercredi 14 février en commission des Affaires européennes, l’Assemblée nationale à se positionner en faveur d’une révision «ambitieuse» de Reach, ce texte pionnier qui régule la fabrication et l’utilisation des produits chimiques au sein de l’Union européenne. Entré en vigueur en 2007, il n’a jamais été amendé depuis.
«Le monde a changé, la pression politique est très forte pour faire évoluer la réglementation mais, depuis 2020, la Commission européenne repousse constamment sa révision», déplore Nicolas Thierry. L’élu y voit la marque du lobbying de grands groupes de l’industrie chimique, qui se satisferaient du règlement actuel, qui «passe sous silence dix-sept années de progrès scientifiques». Pilier de la stratégie «zéro pollution» voulue par l’UE, cette réglementation «comporte pourtant quatre failles qui brisent la confiance entre les citoyens européens et les autorités», assure le député.
Des décisions d’homologation copiées-collées
D’abord, le parlementaire insiste pour des «contrôles plus stricts» des dossiers de demande d’autorisation de mise sur le marché. De fait, lorsqu’un in