Sur l’onde bleu-vert, le petit point orange se précise en s’approchant : il s’agit du canoë gonflable de l’aventurier Rémi Camus. Quelques coups de pagaie plus tard, il accoste la rive droite du Rhône, au sud de Lyon, près d’un champ qui borde le village de Champagne, en Ardèche. Gilet de sauvetage et mules en plastique rose, le grand brun patauge dans les herbes hautes pour remonter son embarcation sur la berge. Ce mardi 30 septembre, il a ramé près de huit heures pour parcourir une trentaine de kilomètres sur le fleuve. «J’ai des images de centrale et de pétrochimie», annonce-t-il en tendant sa caméra embarquée à son acolyte Thomas Dubet, chargé du tournage de l’expédition, dont ils espèrent tirer un documentaire.
Ce que le quadragénaire a surtout ramené, ce sont les deux ou trois prélèvements quotidiens qu’il réalise sur le Rhône au fil de la navigation : à 30 centimètres sous la surface, à la main, et à 2 mètres de fond, grâce à une capsule spéciale. En un mois, Rémi Camus devrait en effectuer une petite centaine, afin de déceler d’éventuels Pfas, ces «polluants éternels» issus de l’industrie chimique. Ces substances, fruit de l’une des liaisons chimiques les plus stables, entre fluor et carbone,