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Justice

Scandale du chlordécone en Guadeloupe et en Martinique : un an après le non-lieu, les parties civiles espèrent relancer la machine judiciaire

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La chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris doit examiner ce lundi 10 juin le recours contre le non-lieu prononcé en janvier 2023 dans l’affaire de cet insecticide ultratoxique épandu jusqu’en 1993 en Guadeloupe et Martinique. Les parties civiles demandent la réouverture de l’information judiciaire, après dix-sept ans de procédure.
Manifestation contre la possibilité d'un non-lieu au Lamentin, en Martinique, en mai 2022. (Fanny Fontain/Hans Lucas via AFP)
publié le 10 juin 2024 à 7h38

L’audience de la persévérance. Lundi 10 juin, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris examine le recours si important aux Antilles contre le non-lieu amèrement incompris prononcé dans le dossier pénal de la pollution au chlordécone. Utilisé à excès dans les bananeraies de la Guadeloupe et de la Martinique jusqu’au début des années 90 pour lutter contre le charançon (insecte ravageur), ce pesticide ultratoxique a contaminé des milliers d’hectares de terres agricoles et se retrouve encore aujourd’hui dans le sang de plus de 90% des habitants.

Le 2 janvier 2023, tout en reconnaissant dans leur décision un «scandale sanitaire», les deux juges d’instruction chargées de cette affaire au pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris avaient prononcé la clôture de l’enquête sans poursuites judiciaires. Faute, selon elles, de «charges suffisantes pour caractériser une infraction pénale». Au grand dépit des associations ultramarines qui avaient déposé plainte en 2006 pour «empoisonnement», «mise en danger d’autrui», «administration de substances nuisibles» et