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Libération
Enquête

«S’il n’y avait pas cette usine, on aurait moins de problèmes» : dans les Ardennes, Métal blanc plombe encore Bourg-Fidèle

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Déjà condamnée en 2010 pour «mise en danger de la vie d’autrui» après une grave pollution aux métaux lourds, l’entreprise de recyclage de batteries continue de nuire à la commune et son environnement. «Libération» est allé à la rencontre de ses habitants et de son maire, qui oscillent entre inquiétude et «loi du silence».
L'usine de recyclage de batteries Métal blanc le 23 avril 2005. (Albert Facelly/Libération)
par Marianne Barbosa-Anastase, envoyée spéciale à Bourg-Fidèle (Ardennes)
publié le 12 mai 2025 à 12h44

Eric Andry laisse tomber un lourd dossier sur la table. Epais d‘une quinzaine de centimètres, il renferme toute l’histoire du site Métal blanc, installé au cœur du village de Bourg-Fidèle, dans les Ardennes, depuis 1968. Celui qui aura causé le plus de cauchemars à ce maire, qui n’est d‘ailleurs pas au bout de ses peines. Vingt ans après sa première condamnation en 2005 par le tribunal de Charleville-Mézières, l’entreprise du même nom – autoqualifiée «d’écocitoyenne» et qui revendique son appartenance à l’économie circulaire via plusieurs certifications – est toujours visée par des arrêtés préfectoraux, pointant des dépassements récurrents des rejets autorisés en zinc et en plomb. Mais les autorités n’ont jamais ordonné sa fermeture.

A partir de batteries usagées et de tous autres déchets plombeux, l’usine en produit de nouvelles, ainsi que des câbles et du plomb laminé. Forte d‘un chiffre d‘affaires annuel de 50 millions d‘euros et d‘un effectif de 50 salariés, elle est le seul site Seveso «seuil haut» des Ardennes – c