Dans la petite station pyrénéenne d’Artouste (Pyrénées-Atlantiques), une longue langue de plastique s’étendra bientôt à 2 000 mètres d’altitude, sur tout un versant de montagne. Lundi 13 mai, une majorité d’élus du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, comprenant les socialistes et leurs alliés communistes à la tête de l’exécutif, mais aussi la droite et l’extrême droite, a accordé une subvention de 76 000 euros à un projet de piste de ski synthétique, sourde aux avertissements des membres écologistes de cette assemblée. Pour ces derniers, le futur chantier, dont le coût total devrait atteindre 372 000 euros, n’est rien moins qu’une «aberration écologique» conduisant à une impasse «tant économique, paysagère qu’environnementale».
L’équipement de 200 mètres de long pour 15 de large sera posé pile en face du pic du Midi d’Ossau, avec une vue imprenable sur le massif. La bande synthétique «simule la neige naturelle, en offrant sécurité et divertissement», détaille dans sa présentation officielle la commune de Laruns, dont dépend la station. Son fabricant, l’Italien Neveplast a déjà installé une telle «dry slope» (pente sèche en anglais) en septembre 2022, à la Foux-d’Allos, une station de sports d’hiver des Alpes-de-Haute-Provence. Loin du record de Vedoutchi, en Tchétchénie, où le même groupe a construit la plus longue piste de ski synthétiqu