Assis aux tables du restaurant de plage le Fautea, sur la commune de Sainte-Lucie-de-Porto-Vecchio, les touristes de retour en Corse admirent d’un air un peu triste les eaux cristallines et l’horizon clair. Le paysage est l’une des plus belles cartes postales de l’île : au pied d’une tour génoise, la plage de sable blanc séduit inévitablement le visiteur. Mais ce mardi, des petites boulettes noires jouent les trouble-fêtes d’une saison qui reprend après de longs mois sous contraintes sanitaires. Elles proviennent d’une nappe d’hydrocarbure lourd, due à un dégazage sauvage, repérée vendredi par un avion militaire à quelques miles des côtes de la façade orientale de l’île.
«Il n’y a pas de toxicité au niveau respiratoire mais un risque cutané», précise Christine Ribbe, porte-parole de la préfecture maritime de Méditerranée. Le plan Polmar-terre (pour «pollution marine») aussitôt déclenché, une vaste opération a permis de pomper la plus grosse partie de cette pollution qui s’étalait sur 35 km de long. De petits résidus se déplacent désormais au gré des vents marins. Après avoir touché la plage de Solaro, en Haute-Corse, et entraîné l’interdiction de la baignade, du mouillage et de la navigation sur une bonne part de la face orientale de l’île, la nappe qui s’est fragmentée s’est déplacée