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Libération
Blocage

Traité contre la pollution plastique : le gouvernement français déplore l’obstruction «d’une poignée de pays»

La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a déploré mercredi 13 août le blocage par plusieurs pays producteurs de pétrole (et donc de plastique) des laborieuses négociations en cours à Genève sur un accord international.
La ministre espère pouvoir faire aboutir les négociations autour d'un texte resserré d'une dizaine ou d'une quinzaine de pages. (Donal Husni/Zuma.ABACA)
publié aujourd'hui à 11h39

Les discussions sont censées se conclure jeudi 14 août après dix longs jours de tractation à Genève. Mais l’aboutissement vers le premier traité contre la pollution plastique s’annonce compliqué. «On a beaucoup de mal à avancer» a déploré ce mercredi sur RTL Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologiste. Les débats «sont particulièrement difficiles parce qu’une poignée de pays bloquent». A savoir les producteurs de pétrole - dont est issu le plastique.

La ministre, présente à Genève pour la phase finale des discussions, a aussi dénoncé cette «stratégie d’obstruction» dans les colonnes des Echos, menée en particulier par «les pays du Golfe, la Russie et les Etats-Unis». Le texte «contenait 300 points à négocier en fin de semaine dernière, il en compte désormais 1 400», a-t-elle encore dénoncé.

Des réponses «pas du tout à la hauteur du fléau»

A 48 heures de la fin des négociations, l’enjeu est désormais de voir «ce que l’on est capable de produire comme texte» pour éviter de terminer avec «un bout de papier qui se concentrerait sur la gestion des déchets et le recyclage, qui sont vraiment des réponses mais pas du tout à la hauteur du fléau qu’est la pollution plastique», a-t-elle affirmé sur RTL.

Si l’Union européenne (UE) mène la négociation au nom des Vingt-Sept, Agnès Pannier-Runacher compte soumettre des «propositions alternatives» afin de sortir du blocage en mettant sur la table «un texte resserré d’une dizaine ou une quinzaine de pages» qui serait susceptible d’être soutenu par une majorité de pays.

L’UE et la France font partie d’une coalition de pays dits «ambitieux» qui souhaitent que le traité mentionne le principe de la réduction et de l’écoconception de la production de plastique, établisse une liste d’additifs dangereux à éliminer progressivement et évoque la question des financements.

Une fois ces grands principes posés, comme l’a précisé la ministre dans les Echos, «des cycles de négociations ultérieurs permettraient d’avancer ensuite progressivement sur les dispositions concrètes, en tenant compte des spécificités des pays».