C’est un nouveau drame pour la biodiversité. Une marée noire inonde la côte nord-ouest vénézuélienne, à Puerto Cabello, dans l’Etat de Carabobo, depuis mi-août, tachant l’eau, le sable et les pierres d’un liquide nauséabond et engluant poissons et oiseaux.
Selon le média vénézuélien El Nacional, la fuite d’hydrocarbures proviendrait de la raffinerie El Palito, toute proche, qui produit environ 146 000 barils de pétrole brut par jour. Mais le chercheur en environnement Eduardo Klein affirme sur le réseau social X que la fuite proviendrait plutôt d’un tuyau d’alimentation de la centrale électrique voisine Planta Centro.
#15Ago esta es la enorme mancha de petróleo que #PDVSA derramó en #GolfoTriste. 225km² de afectación (37 mil canchas de fútbol!) suficiente para cubrir completamente al PN #Morrocoy. Se ve como la mancha llegó a las playas de #BocadeAroa. https://t.co/nJLp2miWos pic.twitter.com/cj9TYwLQbx
— diodon histrix (@diodon321) August 16, 2024
Cette «énorme marée noire» a causé «225 km² de dégâts (37 000 terrains de football !)» a affirmé le chercheur sur le réseau social X le 17 août, accompagnant son post d’images satellites. Le lendemain, le spécialiste se corrige et évalue à «45 km²» la zone touchée par la fuite d’hydrocarbure.
Dans tous les cas, la nappe de pétrole s’étend du golfe Triste aux rives du parc national de Morrocoy, connu pour être un écrin de biodiversité, avec des plages bordées de palmiers et de mangroves abritant des flamants roses, des tortues marines et une grande variété de poissons et de coraux. El Nacional rapporte que des équipes et des machines de nettoyage sont à l’œuvre sur la côte mais en nombre insuffisant pour contenir les dommages causés à la faune et la flore.
🛢🌊 Vazamento de petróleo poluiu baía na Venezuela, no Caribe
— BRASIL ALÉM DO BRASIL (@brasil_alem) August 18, 2024
O derramamento de líquido inflamável veio da refinaria local El Palito, relatou a Reuters. O biólogo Eduardo Klein publicou imagens de satélite na rede social X, que, segundo ele, mostram uma mancha de óleo de cerca… pic.twitter.com/sYa7rXvKDc
De plus, la région vit essentiellement du tourisme et de la pêche, des activités fortement affectées par cette marée noire. «Cela fait maintenant huit jours que nous sommes pratiquement au chômage technique parce que nous ne pouvons pas sortir pour pêcher. […] Il y a encore du pétrole à l’extérieur», déplore Antonio Giusti, un pêcheur local.
Un épisode similaire fin 2023
Pour l’instant, la compagnie pétrolière publique Petróleos de Venezuela (PDVSA) et le ministère du Pétrole n’ont fait aucun commentaire. La raffinerie d’El Palito avait provoqué un épisode de pollution fin 2023, PDVSA parlant alors «d’hydrocarbures, d’eaux usées ou d’effluents qui se sont déversés dans l’environnement marin».
Le Venezuela, qui possède l’une des plus grandes réserves de pétrole au monde, a vu sa production chuter de 3 millions de barils par jour il y a plus de dix ans à 400 000 en 2020 en raison de la corruption, de la mauvaise gestion et des sanctions américaines. Sa production se rapproche aujourd’hui du million de barils par jour. De l’avis de nombreux spécialistes, son appareil de production est en très mauvais état.