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Publicité et loi climat : écrans de fumée ?

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Le projet débattu cette semaine à l’Assemblée nationale ne prévoit que l’interdiction des campagnes pour les «énergies fossiles». Mais le texte pourrait être renforcé par les députés.
Action de recouvrement publicitaire par des militants d'Alternatiba/ANV Rhône et des collectifs Plein la vue et Résistance à l'agression publicitaire à Lyon, le 25 mars. (Bastien Doudaine/Hans Lucas)
publié le 1er avril 2021 à 5h24

Le volet «consommation» du projet de loi «climat et résilience», examiné en milieu de semaine dans l’hémicycle fait l’impasse sur l’une des propositions de la Convention citoyenne pour le climat (CCC) jugées «structurantes» par les ONG : interdire «dès 2023» la publicité pour les produits les plus émetteurs de gaz à effet de serre (GES), «sur tous les supports publicitaires». Pour autant, tout espoir de rendre la publicité plus «climato-compatible» est-il perdu ? Pas sûr. Car les députés peuvent encore muscler le texte.

Petit flash-back. L’idée de la CCC, une sorte de «loi Evin sur le climat», avait illico fait bondir les publicitaires. Ceux-ci, qui ont exercé un intense lobbying, craignaient en particulier son effet sur le secteur automobile, deuxième annonceur du marché avec 4,3 milliards d’euros dépensés en réclame en 2019 en France. Dont 1,8 milliard pour les seuls SUV, lesquels auraient été de facto visés par la mesure tant ils sont polluants.

Résultat, le 10 février, lors de la présentation du projet de loi climat par le gouvernement, l’interdiction réclamée par le CCC ne visait plus que les publicités «pour les énergies fossiles». Soit «une mesure d’affichage sans le moindre impact», selon les ONG du Réseau Action Climat (RAC), puisque ce genre de publicité est «e