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Interview

Relaxe au goût amer pour les Scientifiques en rébellion : «C’est une goutte d’eau dans un océan de défaites»

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Seize personnes, dont cinq scientifiques, poursuivies pour avoir mené une action militante au Havre en 2023 ont été mises hors de cause par la justice lundi 10 février. Le chercheur Hugo Raguet, relaxé, n’arrive pas à y voir une victoire tant le blacklash environnemental n’épargne aucune partie du monde.
Le collectif Scientifiques en rébellion lors de leur action de blocage au port du Havres le 12 mai 2023, qui a valu à 16 personnes un passage devant la justice avant d'être relaxées. (Edouard Monfrais-Albertini/Hans Lucas.AFP)
publié le 11 février 2025 à 16h34

On s’attendait à recueillir une réaction enjouée et une parole revigorée. Lundi 10 février, seize personnes, dont cinq scientifiques, poursuivies devant le tribunal correctionnel du Havre pour «entrave à la circulation» après avoir mené en 2023 une action contre la mise en place d’un terminal méthanier de TotalEnergies dans le port de la ville, ont été mis hors de cause par la justice. «La décision est une relaxe totale», nous a fait savoir par message leur avocate Chloé Chalot. Rare bonne nouvelle ces derniers temps en matière de lutte écologique. Lors de l’audience le 6 décembre, Hugo Raguet, 37 ans, membre des Scientifiques en rébellion, connus pour leur lutte contre l’inaction climatique et la désobéissance civile, avait pris la parole au nom des cinq prévenus faisant partie du collectif. «Nous pensions que les consensus scientifiques seraient correctement relayés dans les médias, éclaireraient les débats publics, et que les décideurs sauraient en tenir compte, mais malgré nos alertes, les décideurs poursuivent la même trajectoire autod